26-28 juin 2025 Paris (France)

La première conférence Historical Materialism Paris 2025 aura lieu du 26 au 28 juin 2025.

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La conférence Historical Materialism Paris 2025 a pour objectif de faire connaître et mettre en débat les recherches marxistes contemporaines. Il s'agit d'une conférence qui s'adresse à l'ensemble des sciences sociales.

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Appel à contributions

Historical Materialism Paris 2025 : Conjurer la catastrophe


Le dernier « Congrès Marx International » a eu lieu à Paris en 2010. Depuis lors, dans l’espace francophone, aucune conférence internationale s’inscrivant explicitement dans le cadre du marxisme, durant laquelle les différents courants intellectuels et politiques puissent se rencontrer et discuter pendant plusieurs jours n'a été organisée. Faire connaître et mettre en débat les recherches marxistes les plus novatrices intellectuellement mais aussi les plus urgentes politiquement : voilà l'objectif que nous poursuivons à travers l'organisation de la première conférence « Historical Materialism Paris » du 26 au 28 juin 2025, qui s’inscrit dans la série de conférences organisées par la revue Historical Materialism d’abord à Londres, puis à Ankara, Athènes, Barcelone, Berlin, Beyrouth, Cluj, Istanbul, Melbourne, Montréal, New Delhi, New York, Rome, Sydney et Toronto, ainsi qu’une version en ligne pour l’Asie du Sud-Est. 

Entretemps, le monde n'a pas changé de base mais certaines des principales tendances déjà à l’œuvre se sont accentuées. Le processus de dé-démocratisation des États s’est radicalisé, soulignant l'intrication du néolibéralisme avec les formes autoritaires de domination politique. La montée en puissance de mouvements néofascistes ou de forces de la droite traditionnelle en voie de fascisation, s’est accélérée à l'échelle globale. Les tensions géopolitiques entre les grandes puissances se sont durcies, l'invasion de l'Ukraine à partir de 2022 laissant entrevoir la possibilité d'un conflit militaire généralisé. Le déchainement de la pandémie en 2020 a manifesté l'apparition de nouvelles menaces pour l'humanité entière ainsi que les effets de la dégradation des systèmes de santé publique. La guerre génocidaire menée depuis octobre 2023 par l’État d'Israël à Gaza, avec le soutien des impérialismes occidentaux, a mis en pleine lumière la persistance du colonialisme sous ses formes les plus criminelles. Enfin, l’approfondissement des crises écologiques, avec 2023 qui a été l’année la plus chaude depuis la période préindustrielle et 2024 qui devrait la surclasser sur ce point, contraste avec l'inaction des gouvernements bourgeois et nous entraîne vers l'abîme. 

La période récente, pourtant, n’a pas seulement été caractérisée par la montée des forces réactionnaires, des militarismes et des catastrophes ; elle a aussi donné lieu à des soulèvements populaires, à des expériences de contestation de masse et à des alliances nouvelles entre mouvements qui ont défié l’ordre dominant : des occupations des places en 2011 au soutien à la résistance palestinienne, en passant par le renouveau de la conflictualité de classe, l’aiguisement des luttes anti-racistes, le renouveau des pratiques féministes et la radicalisation des mouvements écologistes.

Sur le plan intellectuel, le marxisme a indéniablement retrouvé une audience au sein des franges critiques du champ intellectuel et des mouvements d’émancipation, en se liant à leurs secteurs les plus dynamiques et ce, malgré l’absence d’organisations communistes de masse. Nous sommes ainsi sortis de la longue période de déclin du marxisme issue de l’offensive proprement contre-révolutionnaire qui a si fortement marqué le champ intellectuel en France dans les années 1980 et 1990, au point que Perry Anderson pouvait alors parler de Paris comme de la « capitale de la réaction intellectuelle en Europe » et que Bourdieu pouvait parler de cette période comme celle « où le dernier must de la mode [était] d’être revenu de tout, et d’abord du marxisme ».

Cet appel s’adresse à la fois à des chercheurs·ses mais aussi à des militant·es et à tou·tes celles et ceux qui, dans le cadre du marxisme ou en dialogue avec le marxisme, se confrontent aux questions de la politique d’émancipation. Nous invitons les intervenant·es à proposer des panels ou des abstracts (300 mots maximum), en français ou en anglais, avant le 15 février 2025, portant notamment sur les axes suivants (en indiquant 1 ou plusieurs axes dans lesquels s’inscrit leur proposition). Pour déposer les propositions : https://hmparis2025.sciencesconf.org/. Pour nous contacter : paris@historicalmaterialism.org.  

 

Axe théorie marxiste 

Les post-marxismes, qui tendent à réduire le marxisme à une tradition dont on pourrait se contenter de tirer arbitrairement quelques éléments en faisant abstraction des autres, imposent de s’interroger sur ses spécificités. D’une part, le marxisme constitue un cadre théorique général permettant d’analyser la réalité humaine dans toutes ses dimensions, un projet de science humaine totale articulant l’étude de toutes les sphères sociales (économie, politique, culture et idéologie, etc.) et même naturelles (métabolismes socio-écologiques).

Mais comment comprendre une telle articulation, et ne risque-t-on pas d’écraser la réalité sociale sur une seule de ses dimensions (réductionnisme, économicisme) ? D’autre part, le marxisme constitue une critique de la réalité sociale établie visant à la renverser, et est en ce sens indissociable d’une lutte politique. Comment comprendre l’unité de la théorie et de la pratique qui est censé le caractériser ? Ne risque-t-elle pas de nuire à sa rigueur intellectuelle ? Et quelles modifications du cadre théorique doivent être acceptés pour suivre les changements historiques (problème de l’historicisme) ?  Ce panel s’interrogera donc sur les spécificités du marxisme par rapport aux autres théories sociales, ainsi qu’aux éventuels problèmes qu’elles posent. 

 

Axe Classe

De Marx aux recherches les plus contemporaines, en passant par les théoriciens du début du 20e siècle et la relance du débat dans les années 1960-70, le marxisme a toujours accordé une importance déterminante à la division en classes sociales et à leurs antagonismes, conçus comme un élément central pour comprendre la dynamique des sociétés capitalistes. Cet axe propose de croiser les différentes perspectives théoriques et politiques qui découlent de ces principes :
- Interrogations sur les structures de classe : segmentation sociale, frontières et composition des classes dans le cadre des mutations actuelles du mode de production capitaliste (impact de l'IA, tertiarisation, prolétarisation, précarisation, essor des auto-entrepreneurs...)
- Recherches sur la formation des classes : processus socio-historiques de constitution et de reconfiguration des classes, ainsi que l'évolution de leurs formes d'organisation (naissance du mouvement ouvrier, état du mouvement syndical, renouvellement des répertoires d'action, rapport avec les mouvements féministes, antiracistes, écologistes...)
- Réflexions sur la conscience de classe : enjeu de(s) représentation(s) politique(s) du prolétariat et effets des transformations du capitalisme sur les modes de subjectivation (principe d'unité et lignes de division, structuration politique, pratiques d'autonomie ou de collaboration...)

 

Axe féminisme

Depuis le 20ᵉ siècle, le féminisme marxiste analyse l’exploitation des femmes et des minorités de genre dans le système capitaliste patriarcal et racial. Il enrichit la théorie des inégalités sociales tout en soutenant des pratiques militantes visant à renverser l’hétéropatriarcat, avec une approche anti-essentialiste des dominations et une défense de la convergence des luttes. Aujourd’hui, une nouvelle vague féministe remporte des victoires mondiales, mais elle affronte un backlash : menaces sur les droits des femmes et des minorités, récupération par le féminisme néolibéral, et montée des doctrines antiféministes d’extrême-droite. Cet axe souhaite offrir un espace de discussion sur les thématiques suivantes :

- Féminismes contre l’extrême droite : face à une contestation féministe massive, l’extrême droite, en France et ailleurs, adopte des discours transphobes, xénophobes et islamophobes, s’attaque aux études de genre, limite le droit à l’avortement et alimente des violences homophobes et transphobes. Ce sous-axe analyse discours, pratiques et politiques de ces mouvements pour mieux les combattre.

- Violences patriarcales : les mobilisations comme MeToo et Ni una menos ont remis sur le devant de la scène les violences faites aux femmes et aux minorités de genre, exacerbées en contextes de guerre (Ukraine, Palestine, RDC, Soudan). Ce sous-axe explore théories, mobilisations, autodéfense et imbrications des violences.

- Féminismes/queers et écologie : alors que l’écologie est un enjeu central et parfois instrumentalisé par le capitalisme, ce sous-axe examine l’impact des bouleversements environnementaux sur les femmes et minorités de genre, leurs rôles dans les luttes écologiques, ainsi que des approches écoféministes.

- Pratiques militantes : ce sous-axe réfléchit aux évolutions des pratiques militantes féministes, entre avancées (démocratie interne, prise en compte des violences) et limites (course aux oppressions, tensions intracommunautaires), en interrogeant nos modes d’organisation.

- Épistémologie marxiste féministe : contributions théoriques ou empiriques analysant les rapports de domination d’un point de vue marxiste féministe, notamment autour de la Théorie de la Reproduction Sociale, sont bienvenues, ainsi que des réflexions sur autrices peu connues ou des recherches innovantes.

Nous encourageons les communications empiriques portant sur des études de cas historiques ou contemporains, sur des mobilisations, sur des productions artistiques... Les retours d'expériences d'un point de vue militant sont tout autant les bienvenus que les propositions scientifiques.

 

Axe Économie

La profonde crise économique de 2008 a révélé les contradictions du néolibéralisme, sans qu’apparaisse une nouvelle dynamique capitaliste un tant soit peu stable. Plutôt que de subir un coup d’arrêt définitif, la financiarisation s’est transformée et les entreprises sont de plus en plus sous perfusion des autorités publiques - au point de ressusciter l’idée de capitalisme d’Etat. Alors que l’inflation est revenue dans les pays du centre, les difficultés sociales, économiques et écologiques ont continué à s’aggraver dans la périphérie. Les inégalités existantes ont été cimentées et même élargies par la monopolisation intellectuelle d'une part encore plus importante des connaissances produites par la société, des vaccins anti-Covid aux technologies numériques. Comme si tout cela ne suffisait pas, l’ère de l’IA dans laquelle nous vivons actuellement est aussi une ère de guerre et de stagnation, sur fond de tendances rentières.

Voici une liste non exhaustive de questions dont cet axe pourra permettre de débattre :
- Quels mécanismes expliquent l’essoufflement du capitalisme contemporain et les tensions sociales et politiques qui en découlent ? 
- Assistons-nous à la continuation de la période néolibérale ou à l’avènement d’une nouvelle phase du capitalisme ? 

- Comment comprendre les contradictions économiques liées à la crise écologique : nouvelles stratégies d’accumulation liées à la « transition écologiques », renouveau de la planification, reconfiguration de la polarisation centre-périphérie… ?
- Quel rôle jouent les États dans la lutte des classes aujourd’hui ? 

 

Axe Fascisme et antifascisme

 

Ces dix dernières années, une série de phénomènes ont contribué à remettre la question du fascisme – et de l’antifascisme – au premier plan des discussions au sein de la gauche et du marxisme : des victoires électorales de l’extrême droite à la guerre génocidaire menée par l’État colonial israélien contre Gaza, du durcissement autoritaire des États capitalistes à l’explosion des actes terroristes commis par des militants suprémacistes.

Alors que le débat marxiste autour du fascisme paraissait anesthésié, figé dans des oppositions rituelles et des catégories généralement héritées de l’entre-deux-guerres, de nombreux travaux ont permis une réappropriation, un enrichissement et un renouvellement des questionnements, des outils conceptuels et des hypothèses théoriques et stratégiques. On se propose ainsi dans cet axe d’avancer sur les questions suivantes (sans que cette liste soit exhaustive) :

- Comment caractériser les extrêmes droites contemporaines ? La catégorie de fascisme demeure-t-elle pertinente pour les penser, et si oui sous quelles conditions théoriques, ou doit-on recourir à d’autres catégories (néofascisme, postfascisme, fascisme tardif, bonapartisme, etc.) ?

- Quelles sont les bases sociales de ces extrêmes droites et comment ces dernières parviennent-elles à s’enraciner dans le corps social ? Quels sont les vecteurs de progression électorale – et parfois militante – de ces forces politiques ?

- Dans quelle mesure les transformations en cours des États capitalistes peuvent-elles être saisies comme des dynamiques de fascisation ou ne doit-on y voir que la continuation des processus de dé-démocratisation associés au capitalisme néolibéral ? 

- Quel rôle joue spécifiquement l’impérialisme et le racisme, en particulier sous la forme de l’islamophobie, dans les processus de durcissement autoritaire et la montée des extrêmes droites ?

- Comment les extrêmes droites se saisissent-elles des questions environnementales, entre défense inconditionnelle du capitalisme fossile (carbo-fascisme) et appels à bâtir une écologie identitaire (éco-fascisme), et quel rapport les mouvements environnementalistes entretiennent-ils avec elles ?

- Quelles transformations peut-on mettre en évidence dans la politique de genre et sexuelles des extrêmes droites, du fascisme historique jusqu’aux différents courants actuels de l’extrême droite ?

- Comment penser l’antifascisme aujourd’hui et quel rôle peut-il (ou doit-il) jouer dans la reconstruction des forces de gauche ?

 

Axe Impérialisme

Depuis la fin de la Guerre Froide, les tensions inter-étatiques et les conflits armés entre Etats et groupes non-étatiques se sont multipliés à travers le monde. En parallèle, la course à l’armement atteint chaque année un nouveau record de dépenses militaires, lesquelles augmentent à un rythme plus soutenu que le PIB mondial. Loin des illusions libérales sur la paix perpétuelle assurée par le marché mondial, la pensée marxiste se singularise par la mise en évidence du lien étroit entre le développement du capitalisme et les tensions géopolitiques. La situation actuelle appelle donc à un retour en force des raisonnements fondés sur les théories de l’impérialisme. Ce stream vise à rassembler des réflexions théoriques et analyses concrètes inspirées par les conceptions marxistes de l’impérialisme.

Voici une liste non exhaustive de questions à débattre dans cet axe :
- Comment penser l’impérialisme aujourd’hui ? Quelles approches privilégier : les théories de l’Empire/l’Etat transnational ? Celles du super-impérialisme américain ? Ou celles qui lisent les affrontements actuels comme le retour de rivalités inter-impérialistes ?
- Comment comprendre les différents types de tensions – les conflits entre grandes puissances, entre puissances régionales, les guerres intra-étatiques – à partir d’une lecture en termes d’impérialisme ?
- Quels sont les ressorts et les transformations de l’impérialisme français ?
- Comment, à travers leurs interventions à l’étranger, les Etats impérialistes transforment leur propre société (militarisme, racisme, autoritarisme, fémonationalisme, rapports de classe, etc.) ? 
- Quel lien peut-on établir entre la théorie de l’impérialisme et les pratiques anti-impérialistes ?

 

Axe État

Depuis les interventions massives des Etats après la crise de 2008 jusqu’au réarmement en cours de toutes les principales puissances géopolitiques en passant par le management de la pandémie, les recherches critiques sur l’Etat, en particulier celles d’inspiration marxiste, ont connu un regain d'intérêt, pour des raisons autant théoriques que pratiques. Dans cet axe, nous proposons de les approfondir notamment selon les trois problématiques suivantes :

- État, exploitations, dominations : l’une des interrogations structurant les approches marxistes de l’État est celle de son rapport avec l’exploitation capitaliste. Dans quelle mesure l’État est-il un instrument aux mains des capitalistes, ou remplit-il des fonctions capitalistes pour des raisons structurelles ? Quelle est la spécificité des États capitalistes, par rapport aux États antiques et féodaux par exemple ? Est-ce qu’aujourd’hui l’on peut remarquer des différences substantielles entre le fonctionnement des Etats à l'échelle globale ? Comment, dans tous les cas, repenser la question de son autonomie relative ? De tels problèmes, que l’on trouve en germe chez Marx et Engels eux-mêmes, et qui ont donné lieu à des controverses célèbres (entre Miliband et Poulantzas par exemple) doivent bien évidemment être examinés à nouveau frais en raison des mutations historiques du capitalisme contemporain. De plus, ces différentes approches peuvent être enrichies en prenant également en considération le rapport de l’Etat à d’autres systèmes de domination, en premier lieu le patriarcat et le racisme systémiques.

- Les transformations de l’État : le rôle et les interventions de l’État doivent être appréhendés historiquement, et ses transformations réinscrites dans le cadre des transformations sociales et économiques. Il s’agit notamment d’analyser, d’une part, la mise en place et le développement de l’État social au cours du XXe siècle, et, d’autre part, sa remise en cause par le néolibéralisme. Est-ce que le néolibéralisme autoritaire correspond à un nouveau type d’État ? Est-ce que les crises économiques et écologiques contemporaines appellent un « retour de l’État », avec de plus forts investissements et une certaine dose de planification ?

 

- Que faire de l’État ? : Si les États (comme l’État prussien et celui de Napoléon III) auxquels étaient confrontés Marx et Engels apparaissent incontestablement comme des ennemis, la mise en place des institutions et dispositifs constitutifs de l’État social, et les attaques de celui-ci par le néolibéralisme, rendent les débats stratégiques plus complexes. Comment, sans abandonner une critique anticapitaliste de l’État, défendre l’État social contre les attaques néolibérales ? Comment promouvoir des luttes par en bas, sans abandonner le terrain étatique, lequel semble aujourd’hui difficilement contournable ? Quel bilan tirer des deux vagues de gouvernements dits progressistes en Amérique Latine ? En un mot : quelle stratégie face à l’État et au sein de l’État ? 

 

Axe Travail et exploitation 

Depuis plusieurs années, le travail est de nouveau au cœur de disputes. Sans être exhaustifs, celles-ci portent sur le « sens du travail » après le début de la crise sanitaire du Covid-19 et de la crise climatique ; sur les effets des nouvelles technologies (digitalisation, industrie 4.0, intelligence artificielle) ; sur les transformations des frontières du salariat – retour à des formes « archaïques » de mise au travail (comme le « tâcheronnat »), émergence d’un « capitalisme de plateforme » – dans le contexte d’une tendance à l’hybridation entre formes de précarité et de stabilité salariale.

De façon analogue, l’emploi est au cœur de recherches et de mobilisations sociales qui se donnent pour objectif de réactualiser le concept en prenant en compte les dynamiques de fragmentation et l’hétérogénéité qui caractérisent les régimes d’exploitation contemporains. Il s’agit le plus souvent d’intégrer une perspective féministe et intersectionnelle à l’analyse de l’emploi, afin de rendre compte tout d’abord de la façon dont la race et le genre segmentent les organisations du travail, et ensuite du potentiel subversif d’un salariat largement féminisé et racisé.

Enfin, de façon transversale, le concept de l’exploitation revient au-devant de la scène pour analyser l’articulation entre travail, emploi et capitalisme, tout en l’élargissant, en intégrant notamment les transformations liées au numérique ou l’« exploitation des vivants » dans le contexte de la crise climatique. 

Cet axe vise donc à rassembler des contributions s’inscrivant au sein de ces débats, et interrogeant les formes contemporaines du travail et de l’exploitation à partir notamment des concepts liés aux questions de
- L’impact des nouvelles technologies sur le travail : « capitalisme de plateforme », « digital labour », « industrie 4.0 » ; « intelligence artificielle » ;
- Les frontières du travail et de l’exploitation : « précarité », « multi-activité », « travail gratuit », « sens du travail », « aliénation » ;
- Perspectives intersectionnelles et/ou trans-nationales : « articulations genre et race » ; « résistances » ; « travail reproductif ».

 

Axe migrations

Le constat n'est pas nouveau : les déplacements par-delà les frontières de travailleuses et de travailleurs sont à la fois le produit des déséquilibres globaux générés par la domination impérialiste et le développement du capitalisme à l'échelle mondiale, et une nécessité pour des secteurs entiers des économies capitalistes à l'échelle locale, nationale ou régionale. La question des migrations est ainsi au cœur des tensions économiques et politiques des sociétés capitalistes, mais elle prend un caractère d'autant plus urgent qu'elle constitue l'un des carburants de la montée des extrêmes-droites, et que sa gestion par les gouvernements des États capitalistes génère chaque année des milliers de morts. 

De la frontière sud des États-Unis aux frontières extérieures de l'Europe, en passant par le rétablissement récent des contrôles aux frontières en Allemagne, les gouvernements impérialistes cherchent à limiter et contrôler la circulation de la force de travail provenant de régions du monde marquées par des guerres, des conflits armées ou des situations de pauvreté croissante. Ces politiques ont une double conséquence : d'une part sur la composition des fractions immigrées des classes ouvrières où l'irrégularité du séjour se combine à diverses formes d'exploitation, d'autre part sur les rapports entre États impérialistes et entre ces derniers et les États du Sud, qui se livrent à une surenchère mortifère. L'enjeu migratoire est également pressant du point de vue des pays du Sud, qui ne sont pas uniquement des pays « de départ » mais qui sont aussi confrontés à des migrations internes et à des arrivées parfois massives depuis des pays proches (on pense par exemple aux Syriens en Turquie, aux Afghans en Iran...). 

Cet axe vise ainsi à rassembler des contributions qui interrogent le rôle de l'immigration dans les sociétés capitalistes d'aujourd'hui et d'hier, du point de vue des pays d'arrivée et de départ, au Nord comme au Sud, à partir des axes suivants (non limitatifs) :
    - migrations, frontières et politiques sécuritaires ;
    - migrations, travail et formation ou déformation des classes ouvrières ;
    - migrations et besoins de main-d’œuvre : encadrement, secteurs, qualifications des travailleuses et travailleurs migrantes ;
    - migrations et politique : cause immigrée, mobilisations de travailleuses et travailleurs immigrés, xénophobie, racisme et nationalisme
    

Axe Race / Racialisation

L'analyse du racisme est percutée depuis plusieurs années par plusieurs discussions importantes : d'une part l'appel à prendre en considérer les formes croisées et combinées des rapports de classe, de genre et de race, d'autre part les débats historiques et sociologiques autour des liens entre naissance et fonctionnement des sociétés capitalistes et racisme. L'ancienneté de ces débats dans la pensée marxiste est attestée par les études pionnières d'historiens marxistes états-uniens sur la construction de la blanchité ainsi que par l'analyse du capitalisme racial en Afrique du Sud par des militants et intellectuels marxistes noirs.

L'essor des analyses utilisant la catégorie de « race » est aussi liée à diverses formes de mobilisation qui ont percuté les organisations syndicales et politiques ouvrières en posant le problème de la prise en compte des dimensions raciales de l'exploitation et des dominations, et de collectifs mobilisés autour de ces questions. Une question, polémique, demeure : en quoi la catégorie de « race » est-elle pertinente pour l'analyse marxiste des rapports de domination et d'exploitation ? 

Afin d'aborder cette question, cet axe accueille des contributions autour des thématiques suivantes (non limitatives) :
    - le concept de capitalisme racial, ses intérêts et ses limites ;
    - les rapports entre racisme, formation des classes sociales et dynamiques historiques du capitalisme ;
    - les rapports entre racialisation, exploitation de la force de travail et l'ensemble des rapports de domination ;
    - les luttes anti-racistes et leurs rapports éventuels avec d'autres types de luttes sociales et politiques ouvrières ;
    - le racisme comme politique ou instrument des gouvernements bourgeois. 
    

Axe Écologie politique

Rien ne semble aujourd’hui pouvoir enrayer l’emballement du climat et les perturbations de la biosphère. Le contexte politique mondial caractérisé par une montée en puissance des populismes réactionnaires apparaît comme un obstacle de plus à une révolution écologiste qui serait seule capable d’endiguer la logique productiviste du capital. Dans ce contexte, des mouvements écologistes radicaux ont émergé partout sur la planète, rompant peu à peu avec le dogme de la non-violence et les illusions passées sur le rôle des États bourgeois dans une hypothétique transition.

D’un point de vue théorique, cette radicalisation s’est accompagnée d’un renouveau stratégique du marxisme en écologie politique. De la planification à la décroissance, du sabotage aux nouvelles théories écologiques du prolétariat, de la reproduction sociale à la subsistance, l’écologie politique marxiste se présente comme l’un des champs les plus dynamiques de la pensée contemporaine. Il ne laisse pourtant pas de soulever des débats internes sur le rôle des solutions techniques et le productivisme, sur la centralité de la classe ou la dimension impérialiste et raciste de l’écologie du capital. Cet axe vise à rassembler des études concrètes, des réflexions théoriques et des approches stratégiques inspirées par les visions marxistes de l’écologie politique, contribuant ainsi à élucider la signification des controverses internes et leur rôle pour une stratégie révolutionnaire en écologie.

Voici une liste non exhaustive de questions qui pourraient être adressées par les communications :

1. Quelle est l’actualité du commentaire écologique de Marx ? Quelle actualisation ou quel dépassement de la théorie de la rupture métabolique faut-il envisager ? L’écologie de Marx tend-elle vers une théorie critique de la nature ?
2. Comment penser la centralité de la technique dans la trajectoire écocidaire du capitalisme ? Appelle-t-elle un technosolutionnisme communiste ou bien conduit-elle au contraire à rompre avec tout productivisme et tout idéal du progrès technique ?
3. Comment penser l’articulation des luttes territoriales pour la défense des conditions d’habitabilité de la terre et des combats sociaux pour l’émancipation des travailleur·ses ? L’écosocialisme est-il une réponse suffisante ?
4. Quelles réponses l'écomarxisme peut-il opposer aux arguments néo-malthusiens en écologie politique, à la soi-disant menace démographique et aux discours racistes qui les accompagnent?
5. Quel type d’internationalisme écologique doit s’imposer face à la dimension impérialiste des politiques extractivistes et à la division internationale raciale du travail ?
6. En quoi le marxisme agraire nous permet-il d'enrichir la description et l'analyse des processus d'accumulation du capital à l'échelle globale ? Quelles perspectives politiques s'ouvrent quand on place les questions agraires au centre de l’analyse ?
7. Quelles transformations l’écoféminisme impose-t-il au marxisme écologique ? La subsistance et la reproduction sociale peuvent-elles incarner l’horizon stratégique de la lutte des classes à l’heure du changement climatique ?
8. Comment décrire, d’un point de vue marxiste, les destructions environnementales et les luttes qui s’y opposent ? Quels mots d’ordre peuvent nourrir ces luttes ?
9. Quelle place accorder aux animaux et aux autres vivants non humains dans la description des ravages écologiques et dans l’élaboration d’une écologie d’émancipation ?
10. Comment concilier un programme de planification écologique avec l’exigence de décroissance économique ?
    

 

Axe Culture et arts

Souvent invisibilisée, la question culturelle a pourtant été l'objet de vifs débats au sein de la tradition marxiste, notamment et par exemple, autour du réalisme, de la popularité et des avant-gardes, de son articulation à l’idéologie et au marché. Elle s'appuie pour cela, plus ou moins, sur une multitude d'œuvres et d'essais qui témoignent, fermes ou tâtonnants, de la richesse de cette histoire (opprimée) des pratiques culturelles et artistiques des opprimé.e.s ou de l'appropriation dans une optique résistante ou révolutionnaire de ce qui ne leur était pas destiné. A ce titre, une des questions majeures des temps présents tient probablement à la forme que doit prendre cet héritage : son bilan, ses acquis, ses obsolescences, ses impensés ou ses prolongements possibles. Cela suppose de le discuter, de le faire réémerger dans la vitalité, la pluralité et l'historicité des arguments et des pratiques. 

Mais ces débats doivent se mener à l'aune des transformations du monde contemporain. Ainsi de manière non-exhaustive : l'évolution des industries culturelles et du marché de l'art, le statut de l'artiste, l'invention et la diffusion de nouvelles formes artistiques, les pratiques culturelles de masse, les innovations technologiques, les offensives et victoires idéologiques de la domination autant que les mouvements qui leur résistent (féminisme, anti-impérialisme, ...). De même, ils doivent prendre acte des œuvres qui inventent et redisposent autrement la question sensible et, plus largement, des contradictions de la pratique de l'art et de la culture dans une conjoncture néolibérale : réception, expression, socialisation. 

            Plusieurs questions se posent donc. Elles nécessitent une attention aux singularités spatiales et historiques ainsi qu'à la diversité des formes, des supports et des disciplines. Elles ont pour elles la profondeur d'un vaste ensemble de débats et d'expériences – leur analyse et les rapports du marxisme à l'art et la culture est déjà, en soi, un objet d'étude. 

 

- Quelle part joue et prend la culture dans les luttes et les absences de lutte, dans la reproduction de la domination, dans la bataille pour l'hégémonie ? Quels liens peut-on analyser entre l'art et l'idéologie, l'art et le marché, entre l'art et l'émancipation et, plus largement, entre l'art et la politique ?

 

- Quelles œuvres sont faites pour quels publics ? Quelles œuvres sont issues de quels publics ? Comment analyser en marxiste les pratiques de l'art et de la culture, les rapports de l'art à la culture et inversement ?

 

- Quelles sont ou doivent être les fonctions sociales (historiques et contemporaines) de l’artiste ? Comment envisager la création, l'œuvre, les productions, le travail de l'art ?

 

- Comment le marxisme renouvelle-t-il l’histoire des arts (notamment la question des valeurs et des hiérarchies, des discordances temporelles) ? Par qui doit-elle être faite, et comment ? 

 

- Que peut être une critique d'art contemporaine matérialiste, non-dogmatique, nourrie des apports contradictoires du marxisme ?

 

- Quels outils d'analyse développer pour les productions culturelles ? Quelle conception marxiste peut-on développer de la structuration actuelle du monde artistique, de l'évolution des politiques culturelles, des formes d'institution, de leur contestation et de leurs marges ?

 

- Quelle place faut-il accorder à l'art, la création et la culture dans l’élaboration d’une perspective stratégique ?

 

Axe Géographie critique

Cet axe a pour objectif d’interroger les dynamiques spatiales contemporaines de la production de l’espace capitaliste et de la lutte des classes. S’inscrivant dans le cadre de la géographie critique, du matérialisme historico-géographique ou encore de la partition proposée par Henri Lefebvre, cet axe proposer d’analyser les nouvelles formes d’appropriation et d’accumulation du capitalisme actuel.

 

La production de l’espace, la circulation des marchandises et de la force de travail et les processus d’urbanisation en cours dans le monde sont, de ce point de vue, à interroger sous l’angle des luttes qui peuvent en interrompre où inverser la dynamique, révéler ses contradictions internes et ouvrir des terrains de subjectivation politique. HM Paris 2025 intervient après des vagues de grèves et mobilisations qui ont fait des territoires et des réseaux productifs, de l’écologie et des régimes de propriété un terrain fondamental de développement de la lutte de classe. 

 

Pour cet axe, nous sommes particulièrement intéressés par des contributions, y compris à partir d’études de cas, sur les sujets suivants :

 

  • Renouvellement ou intensification des formes d’accumulation et d’appropriation ; financiarisation, privatisation de l’espace, marchandisation des communs, grands événements mondialisés (notamment les JO)… ;
  • Renouvellement des relations centres / périphéries (rapports ville / campagnes, formes contemporaines de l’impérialisme) ;
  • Luttes et mobilisations qui interrogent les régimes de propriété de sols et la rente immobilière, l’appropriation des ressources ou de l’espace ;
  • Formes et expériences d’organisation et de réappropriation alternatifs ;
  • Pratiques urbaines de solidarité internationale, accueil des migrants, pacifisme actif.

 

 

Historical Materialism Paris 2025: Combating the Catastrophe

The last "International Marx Congress" took place in Paris in 2010. Since then, no international conference explicitly framed within Marxism has been organized in the Francophone world, where various intellectual and political currents could meet and engage in discussions over several days. The aim of the first "Historical Materialism Paris" conference, scheduled for June 26 to 28, 2025, is to bring to light and debate the most intellectually innovative and politically urgent Marxist research. This event is part of the series of conferences organized by Historical Materialism journal, first in London, and then in Ankara, Athens, Barcelona, Beirut, Berlin, Cluj, Istanbul, Melbourne, Montreal, New Delhi, New York, Rome, Sydney, Toronto, and also an online-version for South-East Asia.

In the meantime, the world hasn't fundamentally changed, but some of the main trends already in motion have intensified. The process of the de-democratization of states has radicalized, highlighting the entanglement of neoliberalism with authoritarian forms of political domination. The rise of neofascist movements and the fascization of traditional right-wing forces have accelerated on a global scale. Geopolitical tensions between major powers have hardened, with the 2022 invasion of Ukraine signalling the possibility of a broader military conflict. The outbreak of the COVID-19 pandemic in 2020 revealed new global threats to humanity and exposed the deterioration of public health systems. The genocidal war waged by the Israeli state against Gaza since October 2023, with the support of Western imperialism, has illuminated the persistence of colonialism in its most criminal forms. Finally, the deepening ecological crises—2023 being the hottest year since the pre-industrial era and 2024 expected to surpass that—contrast sharply with the inaction of bourgeois governments and are leading us toward the abyss.

However, the recent period has not only been marked by the rise of reactionary forces, militarism, and catastrophe; it has also witnessed popular uprisings, mass protest movements, and new alliances between movements that have challenged the dominant order: from the occupations of public squares in 2011 to support for Palestinian resistance, the resurgence of class conflict, the sharpening of anti-racist struggles, the revival of feminist practices, and the radicalization of ecological movements.

Intellectually, Marxism has undeniably regained an audience among the critical fringes of the intellectual field and in emancipatory movements, connecting with their most dynamic sectors, despite the absence of mass communist organizations. We have thus emerged from the long period of Marxism’s decline, a period marked by the counter-revolutionary offensive that strongly shaped the intellectual landscape in France during the 1980s and 1990s. At that time, Perry Anderson referred to Paris as the "capital of intellectual reaction in Europe," and Pierre Bourdieu described it as the era when the "latest fashion" was to be "disillusioned with everything, starting with Marxism."

This call is addressed not only to researchers, but also to activists and all those who, within the framework of Marxism or in dialogue with Marxism, confront the questions of emancipatory politics. We invite participants to submit panels or abstracts (maximum 300 words) in French or English by 15 February 2025, focusing on the following themes (indicating one or more themes in which their proposal fits). To submit proposals : https://hmparis2025.sciencesconf.org/. To contact us: paris@historicalmaterialism.org.

 

Axis: Marxist Theory


Post-Marxisms, which tend to reduce Marxism to a tradition from which one can arbitrarily extract a few elements while disregarding others, compel us to question Marxism’s specificities. On the one hand, Marxism constitutes a general theoretical framework for analysing human reality in all its dimensions—a project of total human science that articulates the study of all social spheres (economy, politics, culture, ideology, etc.) and even natural ones (socio-ecological metabolisms).
But how can we understand such an articulation, and doesn’t this risk reducing social reality to just one of its dimensions (reductionism, economism)? On the other hand, Marxism is a critique of the established social reality aimed at overturning it and is thus inseparable from political struggle. How can we understand the unity of theory and practice that is supposed to characterize it? Doesn’t this risk undermining its intellectual rigour? And what modifications to the theoretical framework should be accepted to keep up with historical changes (the problem of historicism)? This panel will therefore examine the specificities of Marxism in relation to other social theories, as well as the potential problems they pose.

Axis: Class


From Marx to the most contemporary research, passing through the early 20th-century theorists and the revival of debate in the 1960s and 1970s, Marxism has always placed decisive importance on the division into social classes and their antagonisms, seen as a central element in understanding the dynamics of capitalist societies. This axis proposes to cross-examine the various theoretical and political perspectives that stem from these principles:

  • Questions on class structures: social segmentation, the boundaries and composition of classes in the context of current changes in the capitalist mode of production (impact of AI, tertiarization, proletarianization, precarization, rise of self-employed individuals, etc.)
  • Research on class formation: socio-historical processes of the constitution and reconfiguration of classes, as well as the evolution of their forms of organization (birth of the labour movement, state of the trade union movement, renewal of repertoires of action, relations with feminist, anti-racist, ecological movements, etc.)
  • Reflections on class consciousness: the issue of political representation(s) of the proletariat and the effects of capitalist transformations on modes of subjectivation (unity principles and lines of division, political structuring, practices of autonomy or collaboration, etc.).

 

Axis: Feminism


Since the 20th century, Marxist feminism has analysed the exploitation of women and gender minorities within the capitalist, patriarchal, and racial system. It enriches the theory of social inequalities while supporting militant practices aimed at overturning heteropatriarchy, with an anti-essentialist approach to domination and a defence of the convergence of struggles. Today, a new feminist wave is achieving global victories, but it faces a backlash: threats to the rights of women and minorities, co-optation by neoliberal feminism, and the rise of far-right anti-feminist doctrines. This axis seeks to provide a space for discussion on the following topics:

  • Feminisms Against the Far Right: In the face of massive feminist opposition, the far right, in France and elsewhere, has adopted transphobic, xenophobic, and Islamophobic discourses, attacked gender studies, restricted abortion rights, and fuelled homophobic and transphobic violence. This sub-axis analyses the discourse, practices, and policies of these movements to better combat them.
  • Patriarchal Violence: Mobilizations like MeToo and Ni Una Menos have brought to the forefront violence against women and gender minorities, exacerbated in wartime contexts (Ukraine, Palestine, DR Congo, Sudan). This sub-axis explores theories, mobilizations, self-defence, and the interconnections of violence.
  • Feminism/Queer and Ecology: While ecology is a central issue, often instrumentalized by capitalism, this sub-axis examines the impact of environmental upheavals on women and gender minorities, their roles in ecological struggles, and ecofeminist approaches.
  • Militant Practices: This sub-axis reflects on the evolution of feminist militant practices, between progress (internal democracy, addressing violence) and limitations (competition for oppression, intracommunal tensions), by questioning our modes of organization.
  • Marxist Feminist Epistemology: Theoretical or empirical contributions analysing relations of domination from a Marxist feminist perspective, particularly around the Theory of Social Reproduction, are welcome, as well as reflections on lesser-known authors or innovative research.
    We encourage empirical papers on historical or contemporary case studies, mobilizations, or artistic productions. Militantly oriented experience reports are equally welcome, alongside scientific proposals.

 

Axis: Economics


The deep economic crisis of 2008 revealed the contradictions of neoliberalism, yet a new, stable capitalist dynamic has not emerged. Rather than suffering a definitive setback, financialization has transformed, and companies are increasingly dependent on public authorities—reviving the idea of state capitalism. While inflation has returned to core countries, social, economic, and ecological difficulties have continued to worsen in the periphery. Existing inequalities have been cemented and even widened by the intellectual monopolization of an even greater share of the knowledge produced by society, from COVID vaccines to digital technologies. As if that were not enough, the era of AI in which we are currently living is also an era of war and stagnation, against a backdrop of rentier tendencies.
Here is a non-exhaustive list of questions that this axis will address:

  • What mechanisms explain the stagnation of contemporary capitalism and the social and political tensions that arise from it?
  • Are we witnessing the continuation of the neoliberal period or the emergence of a new phase of capitalism?
  • How can we understand the economic contradictions linked to the ecological crisis: new accumulation strategies related to the "ecological transition," a renewal of planning, reconfiguration of the centre-periphery polarization, etc.?
  • What role do states play in class struggle today?

 

Axis: Fascism and Antifascism

 

Over the last ten years, a series of phenomena have brought the question of fascism - and anti-fascism - back to the forefront of discussions within the left and Marxism: from the electoral victories of the far right to the genocidal war waged by the Israeli colonial state against Gaza, from the authoritarian hardening of capitalist states to the explosion of terrorist acts committed by supremacist militants.

At a time when the Marxist debate on fascism seemed anaesthetized, frozen in ritual oppositions and categories generally inherited from the interwar period, a number of works have enabled us to reappropriate, enrich and renew our questioning, conceptual tools and theoretical and strategic hypotheses. In this axis, we propose to advance on the following questions (without this list being exhaustive):

- How can we characterize the contemporary extreme right? Is the category of fascism still relevant for thinking about them, and if so, under what theoretical conditions, or should we resort to other categories (neo-fascism, post-fascism, late fascism, bonapartism, etc.)?

- What are the social bases of these extreme right-wing groups, and how do they manage to take root in society? What are the vectors of electoral - and sometimes militant - progression for these political forces?

- To what extent can the transformations underway in capitalist states be understood as dynamics of fascization, or should they simply be seen as a continuation of the de-democratization processes associated with neoliberal capitalism?

- What role do imperialism and racism, particularly in the form of Islamophobia, specifically play in the processes of authoritarian hardening and the rise of the extreme right?

- How are extreme right-wing groups seizing on environmental issues, between unconditional defense of fossil capitalism (carbo-fascism) and calls to build an identitarian ecology (eco-fascism), and what relationship do environmentalist movements have with them?

- What transformations can we point to in the gender and sexual politics of the extreme right, from historical fascism to today's various currents of the far right?

- How should we think about anti-fascism today, and what role can (or should) it play in the reconstruction of left-wing forces?

 

Axis: Imperialism


Since the end of the Cold War, inter-state tensions and armed conflicts between states and non-state groups have multiplied across the globe. In parallel, the arms race has reached new records in military spending every year, with increases outpacing global GDP growth. Far from the liberal illusions of perpetual peace assured by the global market, Marxist thought stands out by highlighting the close connection between the development of capitalism and geopolitical tensions. The current situation calls for a resurgence of reasoning based on imperialist theories. This stream aims to gather theoretical reflections and concrete analyses inspired by Marxist conceptions of imperialism.

Here is a non-exhaustive list of questions to debate within this axis:

  • How should we think about imperialism today? Which approaches should we prioritize: theories of Empire/transnational state? The concept of American super-imperialism? Or those that interpret current conflicts as a return to inter-imperialist rivalries?
  • How can we understand the different types of tensions—conflicts between major powers, between regional powers, and intra-state wars—from an imperialist perspective?
  • What are the drivers and transformations of French imperialism?
  • How do imperialist states transform their own societies through their foreign interventions (militarism, racism, authoritarianism, femonationalism, class relations, etc.)?
  • What link can be established between the theory of imperialism and anti-imperialist practices?

 

Axis: State

From the massive state intervention in the wake of the 2008 crisis, through pandemic management to the ongoing rearmament of all major geopolitical powers, there has been a resurgence of interest in critical research on the state, particularly Marxist-inspired research, for both theoretical and practical reasons. In this section, we propose to explore these themes in greater depth, focusing on the following three issues:

- State, exploitation, domination: one of the questions structuring Marxist approaches to the state is its relationship with capitalist exploitation. To what extent is the state an instrument in the hands of capitalists, or does it perform capitalist functions for structural reasons? What is the specificity of capitalist states, compared with ancient and feudal states, for example? Are there any substantial differences between the way states function on a global scale today? How, in any case, can we rethink the question of its relative autonomy? Problems such as these, which can be traced back to Marx and Engels themselves, and which have given rise to famous controversies (between Miliband and Poulantzas, for example), obviously need to be examined afresh in view of the historical mutations of contemporary capitalism. What's more, these different approaches can be enriched by also taking into consideration the relationship of the state to other systems of domination, first and foremost systemic patriarchy and racism.

- State transformations: the role and interventions of the state need to be understood historically, and its transformations reinscribed within the framework of social and economic transformations. In particular, we need to analyze the establishment and development of the social state in the 20th century, as well as its undermining by neoliberalism. Does authoritarian neoliberalism correspond to a new type of state? Do contemporary economic and ecological crises call for a "return of the state", with greater investment and a certain amount of planning?

- What to do with the state? If the states (such as the Prussian state and that of Napoleon III) with which Marx and Engels were confronted appear indisputably as enemies, the establishment of the institutions and mechanisms that make up the social state, and the attacks on the latter by neoliberalism, make strategic debates more complex. How can we defend the social state against neoliberal attacks, without abandoning an anti-capitalist critique of the state? How can we promote struggles from below, without abandoning the terrain of the state, which today seems difficult to circumvent? What conclusions can be drawn from the two waves of so-called progressive governments in Latin America? In a word: what strategy should we adopt in the face of the state and within the state? 

 

Axis: Work and Exploitation


For several years, work has once again become the centre of disputes. Without being exhaustive, these disputes focus on the "meaning of work" following the Covid-19 health crisis and the climate crisis; on the effects of new technologies (digitalization, Industry 4.0, artificial intelligence); and on the transformation of the boundaries of wage labour—returning to "archaic" forms of work (such as "piecework"), the rise of "platform capitalism"—within the context of a trend toward hybridization between precarious and stable wage labour.

Similarly, employment is at the heart of research and social mobilizations aimed at updating the concept by considering the dynamics of fragmentation and heterogeneity that characterize contemporary exploitation regimes. Most often, this involves integrating a feminist and intersectional perspective into the analysis of employment, first to account for how race and gender segment labour organizations, and secondly, to explore the subversive potential of a labour force that is increasingly feminized and racialized.

Finally, the concept of exploitation is making a comeback on the scene to analyse the relationship between work, employment, and capitalism, while expanding it to include transformations related to digital technologies or the "exploitation of the living" in the context of the climate crisis.

This axis therefore aims to gather contributions within these debates, questioning contemporary forms of work and exploitation, particularly based on concepts related to:

  • The impact of new technologies on work: "platform capitalism," "digital labour," "Industry 4.0," "artificial intelligence."
  • The boundaries of work and exploitation: "precarity," "multi-activity," "unpaid work," "meaning of work," "alienation."
  • Intersectional and/or transnational perspectives: "gender and race articulations," "resistances," "reproductive labour."

 

Axis: Migrations


The observation is not new: the movement of workers across borders is both the product of global imbalances generated by imperialist domination and the development of capitalism on a global scale, and a necessity for entire sectors of capitalist economies at the local, national, or regional levels. The question of migration is thus at the heart of the economic and political tensions in capitalist societies, but it becomes all the more urgent as it fuels the rise of far-right movements, and the management of migration by capitalist states’ governments leads to thousands of deaths each year.
From the southern border of the United States to the external borders of Europe, including the recent re-establishment of border controls in Germany, imperialist governments seek to limit and control the movement of labour from regions of the world marked by war, armed conflict, or growing poverty. These policies have a dual consequence: on the one hand, they affect the composition of the immigrant working-class fractions, where irregular status is combined with various forms of exploitation; on the other, they impact the relationships between imperialist states and between these states and the Global South, leading to a deadly escalation. The migration issue is also pressing for countries in the Global South, which are not only "source" countries but also face internal migration and sometimes massive arrivals from neighbouring countries (for example, Syrians in Turkey, Afghans in Iran...).
This axis aims to bring together contributions that interrogate the role of immigration in today’s and yesterday’s capitalist societies, from the perspective of both receiving and sending countries, in the North and South, focusing on the following (non-exhaustive) themes:

  • Migration, borders, and security policies;
  • Migration, labour, and the formation or deformation of the working classes;
  • Migration and labour needs: structuring, sectors, qualifications of migrant workers;
  • Migration and politics: immigrant causes, mobilizations of immigrant workers, xenophobia, racism, and nationalism.

Axis: Race / Racialization


The analysis of racism has been significantly impacted over the past several years by major discussions: on the one hand, the call to consider the intersecting and combined forms of class, gender, and race relations, and on the other, historical and sociological debates surrounding the links between the emergence and functioning of capitalist societies and racism. The historical depth of these debates in Marxist thought is evidenced by the pioneering studies of US Marxist historians on the construction of whiteness, as well as by the analysis of racial capitalism in South Africa by Black Marxist activists and intellectuals.
The rise of analyses using the category of "race" is also linked to various forms of mobilization that have challenged trade unions and political organizations by raising the issue of considering the racial dimensions of exploitation and domination, as well as collective movements mobilized around these questions. A controversial question remains: to what extent is the category of "race" relevant for Marxist analysis of relations of domination and exploitation?
To address this question, this axis welcomes contributions on the following (non-exhaustive) themes:

  • The concept of racial capitalism, its interests, and its limits;
  • The relationship between racism, class formation, and the historical dynamics of capitalism;
  • The relationship between racialization, labour exploitation, and all forms of domination;
  • Anti-racist struggles and their potential connections to other types of social and political labour struggles;
  • Racism as a policy or tool of bourgeois governments.


    

Axis: Political Ecology


Nothing today seems capable of halting the climate crisis and the disruptions to the biosphere. The global political context, marked by the rise of reactionary populisms, appears as another obstacle to an ecological revolution that alone could stem the productivist logic of capitalism. In this context, radical ecological movements have emerged across the globe, gradually breaking with the dogma of non-violence and past illusions about the role of bourgeois states in a hypothetical transition.
From a theoretical point of view, this radicalization has been accompanied by a strategic renewal of Marxism in political ecology. From planning to degrowth, from sabotage to new ecological theories of the proletariat, from social reproduction to subsistence, Marxist political ecology stands as one of the most dynamic fields of contemporary thought. However, it also raises internal debates on the role of technical solutions and productivism, on the centrality of class, and on the imperialist and racist dimension of the ecology of capital. This axis aims to gather concrete studies, theoretical reflections, and strategic approaches inspired by Marxist visions of political ecology, thereby helping to clarify the meaning of internal controversies and their role in a revolutionary ecological strategy.
Here is a non-exhaustive list of questions that could be addressed in the contributions:

  1. What is the relevance of Marx's ecological critique today? What updates or departures from the theory of metabolic rupture should be considered? Does Marx's ecology point toward a critical theory of nature?
  2. How can we think about the centrality of technology in the ecocidal trajectory of capitalism? Does it call for a communist technosolutionism, or does it lead us to break with all productivism and ideals of technological progress?
  3. How can we think about the articulation of territorial struggles to defend the habitability of the earth and social struggles for the emancipation of workers? Is ecosocialism a sufficient answer?
  4. What responses can eco-Marxism offer against neo-Malthusian arguments in political ecology, the so-called demographic threat, and the racist discourses that accompany them?
  5. What type of ecological internationalism should be pursued in the face of the imperialist dimension of extractivist policies and the international racial division of labour?
  6. How does agrarian Marxism help us enrich the description and analysis of capital accumulation processes on a global scale? What political perspectives emerge when agrarian issues are placed at the centre of analysis?
  7. What transformations does ecofeminism impose on Marxist ecology? Can subsistence and social reproduction embody the strategic horizon of class struggle in the age of climate change?
  8. How do we describe, from a Marxist perspective, environmental destruction and the struggles against it? What slogans can support these struggles?
  9. What place should we give to animals and other non-human life in the description of ecological damage and in the development of an emancipatory ecology?
  10. How can we reconcile a program of ecological planning with the demand for economic degrowth?

Axis: Culture and Arts


Often rendered invisible, the question of culture has nonetheless been the subject of intense debates within the Marxist tradition, notably around realism, popularity and avant-garde movements, and its relationship to ideology and the market. It draws on a multitude of works and essays that testify—whether firmly or tentatively—to the richness of this (oppressed) history of cultural and artistic practices by the oppressed or the appropriation of what was not originally meant for them in a resistant or revolutionary light. As such, one of the key questions in our present time likely concerns the form that this heritage should take: its balance, its achievements, its obsolescence, its neglected aspects, or its possible continuations. This requires discussing it, bringing it back into the vitality, plurality, and historicity of arguments and practices.
However, these debates must be conducted considering contemporary world transformations. Thus, in a non-exhaustive manner: the evolution of cultural industries and the art market, the status of the artist, the invention and dissemination of new artistic forms, mass cultural practices, technological innovations, ideological offensives and victories of domination, as well as the movements that resist them (feminism, anti-imperialism, etc.). Similarly, these debates must consider works that invent and reframe the sensitive question and, more broadly, the contradictions of art and culture in a neoliberal context: reception, expression, and socialization.
Several questions arise. They require attention to spatial and historical singularities as well as the diversity of forms, media, and disciplines. They benefit from the depth of a vast body of debates and experiences—an analysis of them and the relationship between Marxism and art and culture is already an object of study.

  • What role does culture play in struggles and the absence of struggle, in the reproduction of domination, and in the battle for hegemony? What links can we analyse between art and ideology, art and the market, art and emancipation, and more broadly, between art and politics?
  • Which works are made for which audiences? Which works come from which audiences? How can we analyse artistic and cultural practices, the relationship between art and culture, and vice versa, from a Marxist perspective?
  • What are, or should be, the social functions (historical and contemporary) of the artist? How can we think about creation, the work, productions, and the labour of art?
  • How does Marxism renew the history of the arts (notably the question of values and hierarchies, temporal discordances)? Who should write it, and how?
  • What could be a contemporary non-dogmatic materialist art critique, nourished by the contradictory contributions of Marxism?
  • What analytical tools should we develop for cultural productions? What Marxist conception can we develop of the current structuring of the art world, the evolution of cultural policies, forms of institutions, their contestation, and their margins?
  • What place should be given to art, creation, and culture in the development of a strategic perspective?

 

Axis: Critical Geography


This axis aims to explore contemporary spatial dynamics in the production of capitalist space and class struggle. Situated within the framework of critical geography, historical-materialist geography, and the partition proposed by Henri Lefebvre, this axis seeks to analyse the new forms of appropriation and accumulation in current capitalism.

The production of space, the circulation of goods and labour, and ongoing urbanization processes across the world should be examined from the perspective of struggles that can interrupt or reverse these dynamics, reveal their internal contradictions, and open political subjectivation spaces. HM Paris 2025 takes place after waves of strikes and mobilizations that have made territories and productive networks, ecology, and property regimes a fundamental terrain for the development of class struggle.

For this axis, we are particularly interested in contributions, including case studies, on the following topics:

• The renewal or intensification of accumulation and appropriation forms; financialization, privatization of space, commodification of commons, large global events (especially the Olympics), etc.
• The renewal of centre-periphery relations (urban/rural relations, contemporary forms of imperialism).
• Struggles and mobilizations questioning land property regimes and real estate rent, the appropriation of resources or space.
• Forms and experiences of alternative organization and reappropriation.
• Urban practices of international solidarity, migrant reception, and active pacifism.

 

 

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